anti-rhume soumis à ordonnance
( AFP / SEBASTIEN BOZON )
Le lobby des médicaments sans ordonnance, NéreS, a demandé mardi aux autorités sanitaires françaises de “reconsidérer” leur décision de rendre disponibles uniquement sur ordonnance huit traitements anti-rhume en pharmacie.
Dans un communiqué, NèreS, qui représente les laboratoires pharmaceutiques spécialistes des produits de santé sans ordonnance, demande à l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) de “reconsidérer cette décision”, “une mesure disproportionnée”, selon elle, et” sans justification scientifique récente”.
L’ANSM a annoncé lundi soir imposer une prescription médicale à compter de mercredi pour des médicaments anti-rhume à base de pseudoéphédrine, qui étaient jusqu’ici en vente libre en pharmacie.
Ces spécialités sont considérées comme dangereuses depuis des années car elles peuvent provoquer de graves effets secondaires comme des AVC et des infarctus.
La fédération Nérès, qui représente 26 groupes pharmaceutiques, fait valoir de son côté que “les vasoconstricteurs à base de pseudoéphédrine sont utilisés depuis des décennies avec un rapport bénéfice-risque reconnu favorable”.
Cette mesure risque, selon elle, “de surcharger inutilement les cabinets médicaux, aggravant ainsi les délais d’accès aux soins pour des patients souffrant de pathologies plus lourdes”.
Elle estime que la décision entre “en contradiction avec les conclusions récentes des experts européens”, qui avaient estimé l’an dernier que les traitements anti-rhume concernés ne présentaient pas de risques suffisants pour les interdire, même si l’Agence européenne du médicament (EMA) a imposé de nouvelles contre-indications.
Elle s’étonne que “depuis lors, aucune donnée scientifique ni aucune nouvelle donnée pertinente depuis la dernière évaluation n’a été communiquée par l’ANSM pour justifier un revirement de cette ampleur”.