Education: Borne, attendue au tournant par les enseignants, met en avant son poids poli…

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La nouvelle ministre de l'Education Elisabeth Borne, le 24 décembre 2024 à Paris   ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

La nouvelle ministre de l’Education Elisabeth Borne, le 24 décembre 2024 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

L’ex-Première ministre Elisabeth Borne a promis d’user de son poids politique à l’Education pour défendre une école en crise, mais se voit déjà critiquée par des syndicats enseignants qui l’attendent au tournant, notamment sur les suppressions de postes envisagées.

Si elle a d’emblée admis ne pas être une “spécialiste” des sujets dont elle a désormais la charge – Education, enseignement supérieur et recherche -, la numéro deux du gouvernement Bayrou a dit avoir accepté en raison du contexte politique “particulier et grave”.

Poids lourd du nouveau gouvernement chargé de rebondir après la chute de l’équipe Barnier en moins de trois mois, l’ex-Première ministre a notamment appelé à “trouver la voie de la stabilité institutionnelle” et insisté sur la nécessité “de faire émerger des alliances entre les forces politiques républicaines”.

“En me proposant de rejoindre le gouvernement en tant que ministre d’État, le président de la République et le Premier ministre ont souhaité faire de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche la priorité de l’action gouvernementale”, a souligné celle qui a quitté Matignon en début d’année, remplacée par l’ex-ministre de l’Education Gabriel Attal.

Une priorité selon elle “légitime” car “l’école est le socle de la République”.

Faisant acte d’humilité, elle a rappelé être “la sixième ministre à être nommée en un peu plus de deux ans et demi” rue de Grenelle, mesurant “les difficultés et les attentes de la communauté éducative”.

– Pas d’état de grâce –

Mais l’ex-Première ministre a aussi rappelé son poids politique, son “expérience” et sa “capacité à défendre les budgets, alors que les syndicats sont inquiets des suppressions de postes d’enseignants envisagées par le précédent gouvernement.

Elle ne s’est pas avancée sur ses objectifs mais dit vouloir faire cesser les “violences dans nos établissements”, les “atteintes à la laïcité dans nos écoles” et vouloir un accueil adapté aux élèves et étudiants en situation de handicap.

Mme Borne s’est aussi inquiétée du niveau des résultats des élèves français dans les tests internationaux, “pas au rendez-vous”.

Des “chantiers” qui nécessitent des “personnels en nombre et correctement formés. Vous devrez user de votre poids politique pour arrêter les suppressions de postes”, l’a enjoint Jerôme Fournier, l’un des responsables du syndicat SE-Unsa, sur le réseau X.

Quant à Sophie Venetitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat de l’enseignement secondaire, elle a fustigé “un discours creux (…) sans jamais évoquer les salaires, le budget ou le +Choc des savoirs+”, la réforme des programmes portée par les ex-ministres Gabriel Attal et Anne Genetet et contestée par nombre d’enseignants.

– Education à la sexualité –

Le 5 décembre, un mouvement de grève de fonctionnaires a été très suivi par les enseignants. Ils protestaient notamment contre quelque 4.000 suppressions d’emplois dans l’éducation qui étaient prévues dans le budget du gouvernement Barnier, et contre l’annonce fin octobre d’un plan de lutte contre l'”absentéisme” des fonctionnaires avec le passage d’un à trois jours de carence (non payés), entre autres griefs.

En revanche, tandis que la communauté éducative s’inquiète de l’avenir du projet de loi sur l’éducation sur la vie affective et la sexualité à l’école, contestée par certaines organisations conservatrices, Mme Borne n’en a dit mot mardi.

La nouvelle ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes Aurore Bergé a en revanche cité cette thématique comme une “nécessité absolue”.

Prévu initialement pour la rentrée de septembre 2024, le premier programme d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) a vu son élaboration stoppé par la chute du gouvernement de Michel Barnier.

Mme Borne a par ailleurs exprimé sa “solidarité” aux habitants de Mayotte. L’un de ses premiers dossiers difficiles sera de gérer la rentrée scolaire dans l’archipel ravagé par le cyclone Chido. Le président de la République Emmanuel Macron a reconnu la semaine dernière que toutes les écoles ne pourront pas rouvrir le 13 janvier comme prévu après Noël.

Il a évoqué la possibilité de transférer certains élèves vers d’autres territoires, notamment la Réunion, sans détailler les modalités d’une telle option, alors que nombre de Mahorais luttent pour leur survie et qu’au moins 40% du bâti des établissements scolaires est inutilisable.

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