Les profits records des banques européennes alimentent les perspectives de consolidation

profits

profits records

par Sinead Cruise et Tommy Reggiori Wilkes

L’année 2025 pourraitmarquer un tournant pour la consolidation des groupes bancaireset des gestionnaires d’actifs en Europe, réclamée depuisplusieurs années pour faire émerger des groupes capables derivaliser avec les géants américains, alors que de plus en plusde conseils d’administration étudient de potentiellesopérations, rapportent des cadres, des banquiers et desinvestisseurs.

Au cours des deux dernières années, les banques européennesont bénéficié d’une série de bénéfices records et d’une bonnetenue boursière .SX7P . Mais elles restent, tout comme lesgestionnaires d’actifs européens, plus petites que leurshomologues américaines.

La concurrence s’intensifiera d’autant plus en 2025 avecl’entrée en fonction du président américain élu Donald Trump,qui devrait réduire la réglementation du secteur financieraméricain.

“Nous voyons clairement plus d’activités de transaction dansdes domaines tels que les investissements alternatifs et lesFinTech”, a déclaré Patrick Lemmens, gestionnaire de fonds chezRobeco, qui investit dans les banques européennes depuis desdécennies.

“La question de savoir s’il y aura une augmentation desfusions-acquisitions entre banques en Europe dépendra aussibeaucoup de la politique, même avec des opérations dans le mêmepays”, a-t-il ajouté.

Les plus grandes offres bancaires de 2024 étaient nonsollicitées ou hostiles et leur sort reste incertain : l’offrede 12 milliards d’euros de BBVA BBVA.MC sur Sabadell SABE.MC en Espagne et l’offre de 10 milliards d’euros d’UniCredit

CRDI.MI sur son rival italien BPM Banco BAMI.MI .

Les gouvernements concernés par ces deux opérations s’yopposent, mais si elles sont menées à bien, il faut s’attendre àd’autres mouvements de consolidation, selon les experts dusecteur.

Les gestionnaires d’actifs, confrontés à la concurrenceintense des produits passifs moins chers qui favorisent les plusgrands acteurs américains, exploreront d’autres rapprochementsou susciteront un regain d’intérêt de la part des banques, commel’offre de BNP Paribas BNPP.PA pour la branche de gestiond’actifs d’AXA AXAF.PA , selon les conseillers.

Allianz ALVG.DE a commencé à discuter avec le plus grandgestionnaire d’actifs d’Europe, Amundi AMUN.PA , au sujet d’unrapprochement potentiel avec son unité Allianz Global Investors,mais les discussions ont été interrompues, a rapporté Reuters lemois dernier.

Des conversations qui n’étaient pas envisageables auparavantsont maintenant sur la table et “tout le monde parle à tout lemonde”, a déclaré un cadre supérieur d’une banque italienne.

Cette année déjà, en Italie, un marché considéré comme mûrpour la consolidation, Banca Ifis IF.MI a fait une offresurprise de 298 millions d’euros pour le prêteur spécialiséillimity ILTY.MI .

L’année dernière a vu le plus grand volume annuel de fusionset acquisitions dans le secteur des services financierseuropéens depuis 2015, selon la dernière analyse sectorielled’EY. Le volume total des transactions a atteint 52 milliardsd’euros, dont 10 transactions d’une valeur supérieure à 1milliard d’euros, a indiqué EY.

Les experts affirment que la probabilité que les acteursaméricains s’emparent de rivaux européens faiblement valorisésaugmente également, en particulier dans la gestion d’actifs,tels que le britannique Abrdn ABDN.L et Schroders SDR.L ,considérés comme vulnérables.

“Les entreprises américaines ont connu une croissance plusrapide que certains acteurs européens, ce qui les place dans uneposition plus forte”, a déclaré Dean Frankle du BostonConsulting Group.

“Il est beaucoup plus facile de consommer 400 milliards dedollars (d’actifs de clients) si l’on a 2.000 milliards dedollars – on ne risque pas de faire une indigestion”.

PAS DE CERTITUDE

Selon les dirigeants et les experts, l’opposition politiqueet les défis réglementaires entravent encore la conclusiond’accords, à l’image de la tempête politique provoquée par laprise de participation surprise d’UniCredit dans Commerzbank enAllemagne CBKG.DE .

Benjie Creelan Sandford, analyste actions chez AlgebrisInvestments, a déclaré que la baisse des taux – la Banquecentrale européenne devrait encore réduire ses taux de 100points de base en 2025 – devrait atténuer la consommation decapital pour mener de telles opérations de fusion etd’acquisition, mais qu’il reste encore de nombreux défis àrelever.

“Nous n’exagérons pas la probabilité de fusions-acquisitions”transformationnelles” pour les banques européennes enparticulier, l’absence d’une union bancaire complète restant unobstacle à de véritables fusions-acquisitionstransfrontalières”, a-t-il déclaré à Reuters.

En Grande-Bretagne, les grandes institutions Aviva AV.L ,Barclays BARC.L et NatWest NWG.L sont susceptibles de seconcentrer sur l’intégration après avoir réalisé desacquisitions, a déclaré un cadre supérieur du secteur bancairebritannique.

Les régulateurs, qui soutiennent depuis longtemps lesgrandes institutions dans la zone euro, ne devraient pas s’yopposer, et la BCE devrait approuver la demande d’UniCredit dedétenir jusqu’à 29,9% de Commerzbank.

Toutefois, le traitement réservé par la BCE auxparticipations des banques dans le secteur de l’assurance seradéterminant pour la viabilité des opérations avec le “compromisdanois” qui permet d’optimiser le coût en capital pour lesbancassureurs de telles opérations.

Le mois dernier, le principal superviseur de la BCE déclaréque la BCE l’appliquerait “au cas par cas”, mais les analystessont convaincus que le compromis sera maintenu, ouvrant la voieà d’autres transactions.

“Ce qui se produira probablement, c’est l’inattendu, car ilarrive souvent que des transactions soient annoncées sans quepersonne ne s’y attende”, a ajouté Patrick Lemmens de Robeco.

(Avec la contribution de Valentina Za à Milan et de IainWithers à Londres ; version française Bertrand De Meyer, éditépar Augustin Turpin)

© 2025 Thomson Reuters. All rights reserved. Reuters content is the intellectual property of Thomson Reuters or its third party content providers. Any copying, republication or redistribution of Reuters content, including by framing or similar means, is expressly prohibited without the prior written consent of Thomson Reuters. Thomson Reuters shall not be liable for any errors or delays in content, or for any actions taken in reliance thereon. “Reuters” and the Reuters Logo are trademarks of Thomson Reuters and its affiliated companies.

Ajoutez le texte de votre infobulle ici