otages du Hamas
Des manifestants portent des portraits d’otages israéliens dont Shlomo Mantzur, Uriel Baruch, Ohad Yahalomi et Ran Gvili, le 24 octobre 2024 à Jérusalem ( AFP / Ahmad GHARABLI )
Alors qu’un accord de trêve a été trouvé mercredi entre Israël et le Hamas, le sort des 60 otages présumés vivants, captifs depuis plus de 15 mois dans la bande de Gaza, est incertain, assombri par la litanie des décès confirmés et des corps rapatriés.
Le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, et le président américain, Joe Biden, ont détaillé l’accord, qui prévoit dans une première phase un cessez-le-feu permettant la libération d’otages vivants, 33 selon M. Al-Thani, en échange de prisonniers palestiniens.
Les autres otages vivants doivent être libérés dans une hypothétique deuxième phase, avant le rapatriement des restes des otages morts dans une troisième phase, a précisé M. Biden.
– 48 hommes, 10 femmes et 2 enfants –
Le 7 octobre 2023, au cours d’une attaque sans précédent du Hamas sur le sud d’Israël, les commandos du mouvement islamiste palestinien ont emmené à Gaza 251 personnes et dépouilles.
Âge des 251 otages et corps emmenés à Gaza lors de l’attaque du 7 octobre 2023, et situation au 15 janvier 2025 selon qu’ils sont toujours détenus, libérés ou décédés ( AFP / Paz PIZARRO )
Sur ce total, 117 personnes, essentiellement des femmes, des enfants et des travailleurs étrangers, ont retrouvé la liberté, principalement pendant l’unique trêve du conflit, qui a duré une semaine fin novembre 2023. Quarante corps ont également été rapatriés, dont les derniers, ceux de Youssef al-Zayadna, 53 ans, et de son fils Hamza, 22 ans, deux bédouins enlevés au kibboutz Holit où ils participaient à la récolte des olives.
Au 15 janvier, 94 personnes sont toujours en captivité, dont 60 présumées vivantes, 34 ayant été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Parmi les otages encore présumés vivants, 53 sont des Israéliens, dont au moins 22 binationaux, six sont Thaïlandais et un Népalais.
Parmi eux, 48 sont des hommes et 10 des femmes, dont cinq soldates. En ajoutant les hommes, dix soldats présumés vivants sont toujours captifs.
Deux enfants, les frères Kfir et Ariel, enlevés respectivement à huit mois et quatre ans, restent présumés vivants, ainsi que leurs parents, Shiri et Yarden Bibas.
– Litanie des morts –
Depuis la fin de la trêve le 1er décembre 2023, seuls sept otages ont retrouvé la liberté, à l’occasion d’opérations de sauvetage de l’armée israélienne. Le dernier en date est Kaid Farhan Alkadi, libéré le 27 août dans le sud de la bande de Gaza.
Faute de preuve de vie, il n’est pas certain que tous les 60 otages présumés vivants le soient toujours.
Le Hamas et le Jihad islamique, son allié, ont régulièrement annoncé des décès d’otages, qu’Israël n’a pas confirmés, notamment ceux des enfants Bibas et de leur mère.
Une proche de l’otage Liri Albag manifeste à Tel Aviv, le 4 janvier 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Parmi les rares preuves de vie, des vidéos publiées récemment par le Hamas et le Jihad islamique des otages Matan Zangauker (25 ans), Edan Alexander (20 ans), Sacha Trupanov (29 ans) et Liri Albag (19 ans).
– Nombreux corps emmenés à Gaza –
Une partie des otages décédés étaient déjà morts lorsqu’ils ont été emmenés à Gaza le 7 octobre 2023, tués lors de l’attaque du Hamas. C’est notamment le cas de 11 soldats.
Au moins 30 autres otages capturés vivants sont morts à Gaza. Trois d’entre eux – Yotam Haïm (28 ans), Samer al-Talalqa (25 ans) et Alon Lulu Shamriz (26 ans) – ont été abattus par erreur par l’armée israélienne le 15 décembre 2023.
L’armée israélienne accuse le Hamas d’en avoir exécuté froidement six fin août: Hersh Goldberg-Polin, Carmel Gat, Eden Yerushalmi, Alexander Lobanov, Almog Sarusi et Ori Danino, retrouvés morts par des soldats dans un tunnel de Rafah (sud de la bande de Gaza).
– Nir Oz et Nova –
La plupart des otages présumés vivants encore à Gaza ont été enlevés au kibboutz Nir Oz (20) ou au festival de musique Nova (16).
Einav Zangauker, la mère de l’otage Matan Zangauker, manifeste à Tel Aviv, le 7 décembre 2024 ( AFP / Jack GUEZ )
Nir Oz était déjà le kibboutz comptant le plus d’otages le 7 octobre 2023. Ce fut la seule communauté recensant davantage d’otages (76) que de morts (plus de 40), y compris des travailleurs étrangers.
La rave party Nova, à laquelle participaient plus de 3.000 personnes, se tenait entre les kibboutz Réïm et Beeri, à la lisière de la bande de Gaza. Au total, au moins 370 personnes y ont été massacrées et 43 enlevées, dont seulement neuf sont rentrées vivantes à ce jour.
– Familles séparées par des libérations –
Le 7 octobre 2023, des familles entières avaient été emmenées à Gaza. Pour les otages libérés en leur sein, la trêve de novembre 2023 a mêlé soulagement et déchirement de laisser des parents derrière eux.
C’est notamment le cas des adolescents franco-israéliens de Nir Oz, Eitan Yahalomi, dont le père Ohad est toujours captif, et Erez et Sahar Kalderon, dont le père Ofer reste retenu en otage à Gaza.
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