Commerzbank
( AFP / DANIEL ROLAND )
L’hypothèse de milliers de suppressions de postes au sein de Commerzbank, pour parer à un rachat par la rivale italienne UniCredit, suscite l’inquiétude lundi au sein de la deuxième banque allemande.
Un plan prévoyant de tailler dans les effectifs du groupe de Francfort sera soumis au comité d’entreprise dans les semaines à venir, a rapporté le Financial Times samedi, citant des sources proches du dossier.
Ces informations “suscitent, à juste titre, une inquiétude parmi les employés de la Commerzbank”, déclare à l’AFP Frederik Werning, syndicaliste de la centrale Verdi et membre du conseil de surveillance de la banque.
La “priorité absolue” est dès lors de “représenter et de défendre de manière cohérente” les intérêts des salariés “durant cette phase difficile”, a ajouté le syndicaliste.
A ce jour, “il n’y a eu ni discussions ni informations concrètes”, selon cette source, qui refuse de “spéculer” sur ce plan.
L’éventualité de coupes dans le personnel intervient après qu’UniCredit a surpris le marché en septembre en acquérant 9,5 % de Commerzbank, notamment via la vente de parts par l’État allemand, alimentant les spéculations sur un rachat à imminent.
Peu avant Noël, le patron d’UniCredit Andrea Orcel avait affirmé détenir 28% de la banque, dont 18,5% à travers des instruments financiers.
Au-delà de 30% de détention, il serait contraint de déposer une offre de reprise.
Le directoire et le conseil de surveillance de Commerzbank considèrent depuis le début la démarche italienne comme inamicale et cherchent à préserver l’indépendance de la banque.
Supprimer des postes pourrait être “un moyen d’améliorer la rentabilité et donc de soutenir le cours de Bourse, rendant une acquisition plus onéreuse”, explique à l’AFP une source proche de l’établissement.
La Bourse apportait son soutien à Commerzbank lundi, dont le cours gagnait plus de 3% dans un Dax franchissant un plus haut historique.
Les investisseurs et le public seront informés le 13 février de la “mise à jour de la stratégie de la banque, actuellement en préparation”, a précisé une porte-parole de Commerzbank.
Dans une interview fin décembre, la présidente du groupe, Bettina Orlopp n’avait pas exclu de possibles réductions de postes, soulignant que l’optimisation des coûts restait une “tâche entrepreneuriale permanente — avec ou sans fusion”.
Depuis 2021, Commerzbank a déjà supprimé plusieurs milliers d’emplois, ramenant ses effectifs à 42.000, et a fermé des centaines d’agences.