livraisons d\avions
Au total, 1.254 appareils devraient être remis à leurs clients en 2024, soit “30% sous ce qui était prévu en début d’année”, a regretté l’Association internationale du transport aérien.
Boeing a été paralysé par une grève de 50 jours à l’automne ( POOL / JENNIFER BUCHANAN )
“Les avions n’ont jamais été aussi remplis”. La principale organisation mondiale de compagnies aériennes a haussé le ton mardi 10 décembre, contre les avionneurs et motoristes, en butte à une chaîne d’approvisionnement grippée, les accusant de ne pas tenir leurs promesses de livraisons.
“Les problèmes d’approvisionnement sont une source de frustration pour toutes les compagnies, et affectent leurs recettes, leurs coûts et leurs progrès environnementaux”, a affirmé le directeur général de l’Association internationale du transport aérien (Iata), Willie Walsh.
Alors que les compagnies aériennes s’attendent à transporter un record de 4,9 milliards de passagers cette année et 5,2 milliards en 2025, “les livraisons d’appareils ont nettement chuté depuis le pic de 1.813 en 2018”, a noté l’Iata dans un communiqué.
Au total, 1.254 appareils devraient être remis à leurs clients cette année, “30% sous ce qui était prévu en début d’année”, a ajouté l’association, qui fédère 340 compagnies du monde entier et organise mardi une journée de conférences de presse à son siège de Genève (Suisse). “Les avions n’ont jamais été aussi remplis, et si nous avions davantage d’appareils, nous pourrions les rentabiliser. Donc nos recettes en souffrent”, a affirmé M. Walsh.
Les flottes vieillissent
En proie à des problèmes de qualité qui lui valent des démêlés avec les régulateurs, Boeing a vu sa production étouffée à l’automne par une grève de 50 jours. Son concurrent Airbus a quant à lui renoncé en juin à produire 800 appareils cette année, se fixant 770. Mais il devra en sortir 127 rien qu’en décembre pour atteindre cet objectif, après 84 le mois dernier. Le carnet de commandes des avionneurs “atteint 17.000 appareils, un record. Au rythme actuel, il faudrait 14 ans pour l’écouler”, deux fois plus de temps que pendant la période 2013-2019, a souligné l’Iata.
Conséquence, l’âge moyen des appareils dans les flottes a augmenté à 14,8 années, contre 13,6 entre 1990 et 2024, selon la même source, ce qui provoque “des coûts d’entretien plus élevés et une consommation de carburant plus importante”. “Les constructeurs négligent leurs clients et cela a pour conséquence directe de ralentir les efforts des compagnies aériennes pour limiter leurs émissions de CO2”, alors qu’elles se sont engagées à “zéro émission nette” à l’horizon 2050, a déploré M. Walsh.
Autre motif de frustration selon l’Iata, des problèmes de qualité: pas moins de 700 appareils, soit 2% de la flotte mondiale, “sont actuellement cloués au sol pour des inspections de leurs moteurs”.