Londres
Des passants s’arrêtent devant la vitrine du 43 Camden Passage à Londres, le 20 décembre 2024 ( AFP / BENJAMIN CREMEL )
Une marionnette ancienne, de vieux jeux de société, des petits trains, des masques en papier mâché… Dans une ruelle du nord de Londres, beaucoup de passants s’arrêtent devant une vitrine à l’atmosphère féerique. Mais ici, rien n’est à vendre.
La porte bleue ornée d’une couronne de Noël reste close, personne ne répond. Inutile de chercher à faire des achats au numéro 43 de Camden Passage: ce n’est pas une boutique, mais l’antre d’un collectionneur.
Coincée entre un grill mexicain et une boutique de bijoux, l’adresse est l’ancienne résidence de Bob Borzello, 88 ans. Et la vitrine, le résultat d’une vie passée à collectionner. “Accumuler”, préfère-t-il dire.
“Tout le monde vient et se demande quand c’est ouvert”, raconte à l’AFP sa belle-fille, Belle Benson, 51 ans, désormais en charge avec sa fille de la présentation de la vitrine.
“Les gens aiment ça, surtout les jeunes enfants”, commente Bob Borzello, qui tenait autrefois une boutique de posters dans ce lieu, avec son épouse.
Bob Borzello, propriétaire de la vitrine au 43 Camden Passage, chez lui à Londres, le 20 décembre 2024 ( AFP / BENJAMIN CREMEL )
Originaire de Chicago, cet ancien homme d’affaires et rédacteur en chef de tabloïd est arrivé à Londres dans les années 1960 pour étudier à la London School of Economics. Il est revenu s’y installer définitivement en 1967 avec sa femme, dont il est désormais divorcé.
– “Gène collectionneur” –
Bob Borzello a constitué sa vaste collection d’objets en écumant les magasins d’antiquités et les brocantes. “Ce qui est amusant, c’est de chercher et de trouver”, commente-t-il.
Il y a une dizaine d’années, M. Borzello a commencé à exposer ses objets et la vitrine de l’ancien magasin est devenue une véritable institution du quartier.
La collection de jouets a commencé par des modèles d’avions. Outre les jouets, M. Borzello a accumulé de nombreux objets souvenirs du couronnement de la reine Elizabeth II en 1953.
Des objets de la collection de Bob Borzello à Londres, le 20 décembre 2024 ( AFP / BENJAMIN CREMEL )
Dans ses collections, on trouve des horloges, des badges, des décorations de gâteau de mariage, des mannequins de magasin, les anciens bulletins scolaires de ses enfants et même ses anciens tests Covid, qu’il a alignés à côté de son téléphone.
Dans son appartement situé non loin, dans la même rue, la cheminée est entourée d’objets verts: des vases, des chaussures, des chapeaux, des colliers de femmes…
L’octogénaire pense avoir hérité du “gène collectionneur” de sa mère italo-américaine. Et sa propre fille, dit-il, a l’habitude de se promener sur les rives de la Tamise à la recherche de trésors. Son fils en revanche, est du style “minimaliste”.
Sa belle-fille raconte l’avoir récemment surpris en train d’utiliser un broyeur à papier. Bob Borzello rit, et explique qu’il réduisait en pièces ses vieilles lettres d’amour pour que ses petits-enfants ne puissent pas les lire après sa mort.
Mais il a tout de même voulu garder les morceaux. “J’ai du mal à me débarrasser des choses”, reconnaît-il.
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