Les gestionnaires d’actifs européens de taille moyenne manquent d’efficience, selon une étude

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Les temps sont durs pour les gestionnaires d’actifs européens ces dernières années et cette passe difficile pourrait se prolonger. Les revenus baissent, les coûts stagnent voire augmentent, influant négativement sur les marges de profitabilité, ce qui provoque une crise d’efficience chez un certain nombre de sociétés de gestion et par conséquent de leur modèle d’activité. D’après une étude annuelle du consultant allemand zeb Consulting menée sur une quarantaine de gérants européens, leur coefficient d’exploitation moyen ( cost-income ratio ) a atteint un point bas historique fin 2023, s’établissant autour de 70%.

Les gérants de taille moyenne se trouvent en première ligne du phénomène. Leur coefficient d’exploitation moyen s’élevait à 77% fin 2023 (74% en 2022) quand les gérants de grande et petite taille affichaient respectivement des coefficients d’exploitation moyens de 65% (67% en 2022) et 63% (61% en 2022). Les gestionnaires d’actifs de taille moyenne sans modèle d’entreprise ciblé sont soumis à une pression particulière, notent les auteurs de l’étude. Les faibles marges couplées à des économies d’échelle insuffisantes mettent en péril le modèle d’entreprise. A cela s’ajoutent une collecte nette faible et une rentabilité modeste.

Avenir pas rose

Les années fastes sont terminées pour la gestion d’actifs européenne, du moins temporairement, selon le consultant allemand. Le retour en force de l’obligataire, expertise de gestion peu margée, n’y est pas étranger. Zeb n’est pas particulièrement optimiste pour l’avenir à moyen terme, à en croire ses projections de croissance de la gestion d’actifs européenne à horizon 2028. Dans le meilleur des cas (profit de 9,1 points de base en 2028 contre 8,2 en 2023), les gérants d’actifs européens verraient leurs encours cumulés augmenter de 60% et leur coefficient d’exploitation réduire de 13%. Le scénario de base (profit de 5,5 points de base en 2028 contre 8,2 points de base en 2023) induirait une hausse des encours de 53% ainsi que du coefficient d’exploitation de 5%. Dans le pire des cas (profit de 3,9 points de base en 2028 contre 8,2 en 2023), les encours ne progresseraient que de 42% et le coefficient d’exploitation grimperait, lui, de 12%. « Notre simulation suggère des marges bénéficiaires réduites pour les gestionnaires d’actifs. Ce n’est que dans le meilleur des scénarios – croissance significative des actifs sous gestion, augmentation des bénéfices et coûts inchangés – qu’une amélioration serait envisageable » , indique Manuel Hobisch, senior manager chez zeb.

Le défi sur la hausse des encours sous gestion sera de taille. Selon les calculs de zeb, durant le quinquennat 2019-2023, la performance des marchés a constitué presque les deux tiers (63%) de la croissance des encours des sociétés de gestion européennes quand les 37% provenaient de leur collecte nette.

Adrien Paredes-Vanheule

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