Investi au ministère des Outre-mer, Manuel Valls veut se rendre à Mayotte “le plus vite possible”

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Le nouveau ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de la cérémonie de passation de pouvoir le 24 décembre 2024 à Paris  ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Le nouveau ministre des Outre-mer, Manuel Valls, lors de la cérémonie de passation de pouvoir le 24 décembre 2024 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Fraîchement arrivé mardi au ministère des Outre-mer, Manuel Valls veut faire de Mayotte, archipel ravagé par le cyclone Chido, une “priorité” et s’y rendre “avec le Premier ministre le plus vite possible”.

“Je n’ignore rien de la colère, de la peur et de l’angoisse de nos compatriotes mahorais. L’Etat est en train d’y répondre”, a déclaré l’ancien Premier ministre socialiste lors de la cérémonie de passation au ministère des Outre-mer.

“Mayotte c’est l’urgence, c’est notre priorité”, a-t-il encore affirmé, après avoir assuré plus tôt à l’antenne de France Inter vouloir s’y rendre rapidement.

Il va d’abord s’atteler aux sujets urgents pour l’archipel situé dans l’océan Indien: “l’eau, la nourriture, les transports, l’électricité, les déplacements, le logement, (…) l’école et la rentrée scolaire au mois de janvier”.

L’ancien socialiste a aussi promis un “engagement de la nation pour reconstruire Mayotte, mieux et différemment. C’est l’objet de la loi de reconstruction qui, espérons, sera adoptée en conseil des ministres”.

Emmanuel Macron a en effet promis une loi spéciale pour “rebâtir Mayotte” et “mettre fin” aux bidonvilles. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.

L’air solennel à son arrivée à la tribune de l’hôtel de Montmorin, pour la cérémonie de passation avec son prédécesseur François-Noël Buffet, Manuel Valls a peu à peu dévoilé une mine réjouie au fil du discours de M. Buffet.

“Ce furent trois mois intenses, trois mois d’action marqués par des urgences : la Nouvelle-Calédonie, la Martinique, Mayotte”, a résumé François-Noël Buffet, avant de souhaiter à son successeur “que tous les moyens (lui) soient donnés pour continuer à porter les enjeux” des Outre-mer.

“L’Outre-mer est un grand ministère de l’Etat. C’est pour cela que le Premier ministre a souhaité que le ministère des Outre-mer soit un ministère d’Etat, incarné par un ancien Premier ministre”, a répondu Manuel Valls.

“Les questions d’eau, d’infrastructures, d’identité, d’accès au travail, aux soins, de logement, de transition énergétique, d’économie bleue, la jeunesse, les transports, la lutte contre les inégalités, le pouvoir d’achat, la sécurité, l’immigration” figurent dans la liste des pistes de travail du nouveau ministre.

– Ni gauche, ni droite –

Le nouveau ministre des Outre-mer, Manuel Valls (g), lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur Francois-Noël Buffet (d) le 24 décembre 2024 à Paris  ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Le nouveau ministre des Outre-mer, Manuel Valls (g), lors de la cérémonie de passation de pouvoir avec son prédécesseur Francois-Noël Buffet (d) le 24 décembre 2024 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Autre préoccupation, la Nouvelle-Calédonie, qui a vu son premier gouvernement conduit par un indépendantiste tomber mardi après la démission de membres du mouvement loyaliste Calédonie ensemble.

“La Nouvelle-Calédonie a besoin d’un gouvernement le plus vite possible. Il est difficile de construire un avenir sans gouvernement pour l’archipel”, a commenté Manuel Valls.

Son retour surprise sur la scène politique française et son parachutage aux Outre-mer sont loin de faire l’unanimité.

Cette nomination “s’apparente pour les Mahorais à un Chido 2 qui s’abat sur Mayotte” pour Mansour Kamardine, ancien député de Mayotte et vice-président LR en charge des Outre-mer.

“J’ose espérer qu’en tant qu’ancien Premier ministre, M. Valls saura trouver les voies de l’apaisement en Nouvelle-Calédonie, celles d’une assistance accrue et d’une reconstruction durable à Mayotte et la force d’imposer, enfin, une feuille de route ambitieuse pour l’ensemble des territoires des Outre-mer”, a réagi pour sa part Victorin Lurel, sénateur de la Guadeloupe.

Questionné sur France Inter sur son parcours et ses prises de position politiques, Manuel Valls estime ne représenter “ni l’aile gauche, ni l’aile droite” au sein du gouvernement de François Bayrou.

“Là où je suis, je dois être attentif à tous les électeurs, quel que soit leur vote. L’extrême gauche, la gauche sont puissantes dans les territoires ultramarins, le Rassemblement national aussi, ils ont des députés à La Réunion et à Mayotte”, a-t-il souligné.

Amateur de “défis” et de “prises de risque”, il ne considère pas sa tentative ratée de conquérir la mairie de Barcelone en 2018 comme un échec puisqu’il y a “rencontré l’amour”. “La vie, ce sont des réussites et surtout des échecs. C’est ça la beauté de la vie”, philosophe l’ancien poids lourd socialiste.

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