Nissan et Honda veulent fusionner d’ici 2026

Nissan

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Une fusion créerait le troisième groupe automobile mondial

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Honda et Nissan visent une cotation de la holding en août2026

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Il ne s’agit pas d’un “sauvetage de Nissan” – patron deHonda

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Mitsubishi décidera en janvier de rejoindre ou non laholding

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Le secteur automobile est en plein bouleversement

(Actualisé avec précisions, déclarations supplémentaires, coursde Bourse)

par Maki Shiraki

Nissan 7201.T et Honda 7267.T ont annoncé lundi lasignature d’un protocole d’accord en vue d’une fusion d’ici2026, ce qui donnerait naissance au troisième constructeurautomobile mondial et marquerait un tournant pour le secteur auJapon alors que la concurrence de Tesla et des marques chinoisesest vive.

Les deux constructeurs automobiles japonais, qui ont ditvouloir conclure leurs négociations autour de juin 2025 et seregrouper dans une holding d’ici août 2026, visent un chiffred’affaires combiné de 30.000 milliards de yens (183,4 milliardsd’euros) et un bénéfice d’exploitation de plus de 3.000milliards de yens. A l’issue de la création de la holding, lesactions des deux groupes seront retirées de la cote.

Un rapprochement entre Nissan et Honda permettrait de créer le troisième groupe automobile mondial en termes de véhiculesvendus, derrière Toyota 7203.T et Volkswagen VOWG_p.DE .

“L’essor des constructeurs automobiles chinois et denouveaux acteurs a considérablement changé le secteurautomobile”, a souligné le directeur général de Honda, ToshihiroMibe, lors de la conférence de presse commune organisée à Tokyoavec Nissan et Mitsubishi Motors 7211.T .

“Nous devons renforcer nos capacités pour les combattred’ici 2030, sinon nous serons défaits”, a-t-il ajouté.

Les constructeurs automobiles traditionnels souffrent de laconcurrence d’acteurs comme Tesla TSLA.O et des groupeschinois comme BYD 002594.SZ .

Une alliance Nissan-Honda permettrait aux deux entreprisesjaponaises de gagner en envergure et de partager leursressources.

Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire,envisage également de rejoindre la future holding et prendra unedécision en la matière d’ici fin janvier, ont indiqué les troisconstructeurs japonais.

Honda, le deuxième constructeur automobile japonais derrièreToyota, dispose d’une capitalisation boursière d’environ 40milliards de dollars, tandis que Nissan, qui occupe le troisièmerang, est valorisé en Bourse à environ 10 milliards de dollars.

Le mois dernier, Nissan a annoncé un plan de suppression de9.000 emplois et de 20% de sa capacité de production mondialeaprès une chute de ses ventes en Chine et aux Etats-Unis, sesmarchés clés.

Honda, de son côté, a publié en novembre un bénéficetrimestriel inférieur aux prévisions dans un contexted’effondrement de ses ventes en Chine. La solidité des activitésdu groupe japonais dans les motocyclettes et les véhiculeshybrides lui a toutefois permis de maintenir une base financièrerelativement stable.

“Il ne s’agit pas d’un sauvetage de Nissan”, a assuréToshihiro Mibe, ajoutant que le redressement des activités deNissan était une “condition préalable” à la fusion.

Dans le cadre du protocole d’accord, Honda nommera lamajorité des membres du conseil d’administration de la futureholding.

RENAULT ENVISAGERA TOUTES LES OPTIONS

Comme d’autres constructeurs automobiles étrangers, Honda etNissan ont perdu du terrain en Chine, le plus grand marchéautomobile du monde, au profit des fabricants locaux, quiproposent des véhicules électriques et hybrides dotés delogiciels innovants.

Un rapprochement entre Nissan et Honda marquerait leplus important chamboulement du secteur depuis la fusion en 2021entre Fiat Chrysler Automobiles et PSA qui a donné naissance àStellantis STLAM.MI dans le cadre d’une opération de 52milliards de dollars.

En intégrant Mitsubishi Motors 7211.T , partenaire deNissan, les ventes mondiales du nouvel ensemble grimperaient àplus de 8 millions de véhicules. Le troisième groupe automobilemondial est actuellement le sud-coréen Hyundai 005380.KS etson affilié Kia 000270.KS .

Renault RENA.PA , premier actionnaire de Nissan, a déclaréà Reuters qu’il étudiait les implications d’un rapprochemententre les deux constructeurs japonais.

“Les discussions entre Nissan et Honda sont encore au début.En tant qu’actionnaire principal de Nissan, Renault Groupdiscutera avec Nissan et envisagera toutes les options possiblesdans le meilleur intérêt de Renault Group et de ses partiesprenantes”, a dit le groupe au losange.

Lors de la conférence de presse de lundi, le directeurgénéral de Nissan, Makoto Uchida, a déclaré que Nissancontinuerait à travailler avec Renault sur la base de “projets”dès lors qu’il y a des synergies.

Toshihiro Mibe, pour sa part, a assuré que le projet defusion avec Nissan ne modifierait pas les relations entre Hondaet General Motors GM.N .

Avant l’annonce de Nissan et Honda, des sources avaientrapporté à Reuters que les deux groupes avaient prévu de réunirce lundi leurs conseils d’administration.

Lors d’une conférence de presse en ligne depuis le Liban oùil est désormais réfugié, l’ancien PDG de Nissan, Carlos Ghosn,s’est montré critique sur la viabilité d’une éventuelle fusionentre Honda et Nissan, estimant que ce projet “n’avait pas desens”.

A la Bourse de Tokyo, l’action Honda a fini lundi sur ungain de 3,82%, tandis le titre Nissan a avancé de 1,58% et celuide Mitsubishi Motors de 5,25%, contre une hausse de 1,19% pourl’indice Nikkei .N225 .

A Paris, vers 12h40 GMT, l’action Renault recule de 0,21%contre un gain de 0,14% pour l’indice CAC 40 .FCHI et unebaisse de 1,07% pour le compartiment de l’automobile .SXAP enEurope.

(Reportage Kantaro Komiya et Maki Shiraki; avec la contributionde Sakura Murakami, Dominique Patton à Paris; rédigé par KantaroKomiya et David Dolan; version française Claude Chendjou, éditépar Augustin Turpin et Kate Entringer)

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