commandant en chef de larmée
(Actualisé avec précisions, réactions)
Le commandant en chef de l’armée libanaise, le généralJoseph Aoun, a été élu jeudi par les députés libanais à laprésidence du pays, poste vacant depuis octobre 2022 et le termedu mandat de Michel Aoun.
Favori du scrutin, l’officier a été élu au second tour avec99 voix, a annoncé le président du Parlement, Nabih Berri. Lesdéputés du Hezbollah et leurs alliés chiites du mouvement Amallui ont apporté leurs votes après le retrait du candidat qu’ilssoutenaient à l’origine, Soleimane Frangié. Au total, 86 voixétaient nécessaires à son élection.
Ce résultat reflète les
changements d’équilibre au Moyen-Orient
, marqué par un affaiblissement du Hezbollah après lacampagne militaire israélienne et la chute de son allié Bacharal Assad en Syrie.
Signe du nouveau rapport de forces, Joseph Aoun a ditdès sa première prise de parole en tant que président vouloirfaire en sorte que l’armée libanaise ait à l’avenir le “monopoledu port des armes” dans le pays, une allusion explicite à unpossible démantèlement de l’arsenal du Hezbollah.
Homme d’action resté jusqu’alors discret
sur la scène politique, Joseph Aoun a réussi à tenirl’armée libanaise à l’écart du conflit entre Israël et lemouvement chiite soutenu par l’Iran.
Apprécié aux Etats-Unis, où il a été en partie formé, ilbénéficiait dans la course à la présidence du soutien d’unegrande partie de la communauté internationale, et notamment desprincipaux bailleurs de fonds de Beyrouth.
Une source proche de la famille royale saoudienne aainsi rapporté que des émissaires français, américains etsaoudiens avaient informé Nabih Berri, un allié du Hezbollah,que l’aide internationale destinée au Liban était conditionnée àl’élection du commandant en chef de l’armée.
PARIS ESPÈRE UN “GOUVERNEMENT FORT”
“Il y a un message clair de la communauté internationalepour dire qu’elle est prête à soutenir le Liban, mais qu’il y abesoin d’un président, d’un gouvernement”, avait confirmé àReuters avant le vote Michel Mouawad, un député maronite opposéau Hezbollah.
L’élection de Joseph Aoun a aussitôt été saluée par laFrance, les Etats-Unis et l’Arabie saoudite.
“Cette élection (…) doit être pour (les Libanais) etpour tous les partenaires et amis du Liban, engagés à ses côtésdepuis des années, un motif d’espoir”, a estimé le ministèrefrançais des Affaires étrangères.
“La France appelle urgemment l’ensemble des responsablespolitiques libanais et les autorités libanaises à s’engager pourle redressement durable du pays”, a ajouté dans un communiqué leQuai d’Orsay, appelant à la nomination dans les meilleurs délaisd’un “gouvernement fort”.
Le président français Emmanuel Macron a adressé sur laplateforme X ses félicitations à Joseph Aoun, estimant que sonélection “ouvre la voie des réformes, de la restauration de lasouveraineté et de la prospérité du Liban”.
L’ambassadrice des Etats-Unis à Beyrouth, Lisa Johnson,s’est dite “très contente” de son succès, tandis que le roid’Arabie saoudite et le prince héritier Mohamed ben Salmane onttransmis leurs félicitations, selon l’agence de presseofficielle du royaume.
Le poste de président est réservé à un chrétien maronite envertu du système de partage du pouvoir entre communautésreligieuses, mais les maronites sont politiquement divisés entrepartisans et adversaires du Hezbollah.
(Tom Perry et Tipour Azhari à Beyrouth, John Irish à Paris ;rédigé par Zhifan Liu et Tangi Salaün pour la version française,édité par Sophie Louet)
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