Nouvelle-Calédonie: le parti Calédonie ensemble fait chuter le gouvernement local

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Une vue du quartier de l'Anse Vata à Nouméa, dans le territoire français du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie, le 7 septembre 2021 ( AFP / Theo Rouby )

Une vue du quartier de l’Anse Vata à Nouméa, dans le territoire français du Pacifique de la Nouvelle-Calédonie, le 7 septembre 2021 ( AFP / Theo Rouby )

Le mouvement Calédonie ensemble a démissionné mardi du gouvernement collégial à la tête de la Nouvelle-Calédonie, entraînant automatiquement la chute de l’exécutif local, a-t-on appris dans un courrier du parti que l’AFP a pu consulter.

Dans ce courrier de démission adressé au président du gouvernement Louis Mapou, le parti loyaliste Calédonie ensemble (centre-droit, affilié à Renaissance) indique que “depuis les événements du 13 mai, (le) pays s’est enfoncé dans une profonde détresse économique et sociale. En pareilles circonstances, la solidarité entre les institutions, au premier rang desquels le gouvernement et le Congrès de la Nouvelle-Calédonie, constitue une ardente obligation”.

“Je ne peux que constater que ça n’a pas été le cas et je le regrette”, indique dans ce courrier Jérémie Katidjo-Monnier, membre démissionnaire du gouvernement calédonien.

“Au contraire même”, déplore-t-il, “le gouvernement qui procède du Congrès, qui est l’exécutif du pays, s’est transformé, au fil du temps, en une instance indépendante, et particulièrement des groupes politiques du Congrès dont il est issu, qu’ils soient d’ailleurs indépendantistes comme non indépendantistes”.

Ces dissensions interviennent après six mois de crise politique et sociale profonde mais aussi des tensions insurrectionnelles ayant fait 13 morts provoquées par un projet de réforme du corps électoral dans l’archipel français du Pacifique sud.

L’Etat avait alors décidé de reporter les élections provinciales prévues cette année à novembre 2025, ajournant du même coup le traitement du dossier ultra-sensible du corps électoral, sans le régler.

Depuis plusieurs semaines, plusieurs groupes politiques ont marqué leur désaccord envers le plan de sauvegarde de refondation et reconstruction porté par le gouvernement collégial et surtout ses conditions de financement.

“Cette indépendance gouvernementale autoproclamée, contraire à l’Accord de Nouméa et à la loi organique, vous a ainsi conduit, Monsieur le Président, à décider d’endetter le pays à hauteur de 120 milliards de francs Pacifique (1 milliard d’euros), sans l’autorisation de quiconque, à tenter d’infliger 15 milliards (125,5 milliards d’euros) d’impôts nouveaux aux Calédoniens et, de manière plus générale, à pratiquer la politique du fait accompli devant le Congrès, sous la houlette diligente de Bercy”, argue Calédonie ensemble dans sa lettre de démission.

Ce courrier est également signé des sept autres “candidats de liste” susceptibles de lui succéder. En effet, le gouvernement calédonien est désigné par les membres du congrès, à l’occasion d’un scrutin de liste. En cas de démission individuelle d’un membre du gouvernement, le suivant sur la liste prend sa place. Seule la démission collective entraîne la chute du gouvernement.

En attendant la désignation d’un nouvel exécutif, l’actuel président, l’indépendantiste Louis Mapou, expédiera les affaires courantes.

Ni Calédonie ensemble, ni le président du gouvernement n’ont souhaité réagir mardi.

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