subventions à la rénovation
“Cela fait plus d’un an qu’on attend des arbitrages importants”, s’insurge le syndicat du secteur.
Des artisans à Paris, le 31 juillet 2024. ( AFP / VALENTINE CHAPUIS )
Le secteur du bâtiment s’inquiète de l’incertitude engendrée par l’instabilité politique. Et face à l’inertie politique sur les sujets qui les intéressent -TVA, subventions, apprentissage- le “ras-le-bol” monte chez les artisans alerte jeudi 12 décembre le président de la Capeb, leur syndicat.
“Cela fait plus d’un an qu’on attend des arbitrages importants” , notamment sur le soutien à la rénovation du bâti et pour l’apprentissage dans les petites entreprises du bâtiment, a déclaré à l’ AFP Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).
“À l’exception d’un décret positif signé à quelques heures de la démission du gouvernement Barnier en faveur de la stabilité du dispositif de MaPrimeRénov’ en 2025, les propositions de bon sens présentées par la CAPEB pâtissent depuis plusieurs mois du climat d’incertitude engendré par la dissolution de l’Assemblée nationale “, développe la Capeb dans un communiqué diffusé jeudi.
“Propositions responsables”
Son président vante des “propositions responsables” qui n’alourdissent pas le budget de l’État et ne sont pas “une demande de perfusion du secteur du bâtiment mais un accès au marché”, avec par exemple des taux de TVA réduits et plus de subventions pour la rénovation énergétique, qui génèrera de “l’activité et des recettes fiscales”.
“Je suis usé de répéter nos revendications et d’être incapable de dire aux artisans si les sujets que nous portons avancent ou non”, déplore-t-il, rapportant un sentiment d’exaspération et d’incompréhension dans la profession.
Au troisième trimestre, l’activité des artisans du bâtiment a reculé pour le cinquième trimestre consécutif, de 5% par rapport à la même période de 2023.
“Pour le moment, les carnets de commandes se maintiennent”, ajoute Jean-Christophe Repon, mais “entre 7.000 et 9.000 emplois ont été détruits en 2023 , alors qu’on devrait en créer”, vu le contexte de forts besoins de rénovation énergétique.
“Le nombre d’apprentis est actuellement environ 7% inférieur à l’année dernière. C’est un signal fort du recul de l’activité : les entreprises décident de ne pas embaucher d’apprentis car elles ne peuvent pas se projeter à dans deux ans”, souligne le représentant des artisans du bâtiment.
Dans ce contexte des entreprises mettent la clef sous la porte : entre novembre 2023 et octobre 2024, 14.214 défaillances d’entreprises ont été dénombrées par la Banque de France dans la construction, dont 14.121 sont des PME.