Ralentissement de l’inflation, prudence des entreprises… : les hausses de salaires seront…

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Les augmentations salariales devraient toutefois rester supérieures à la moyenne.

( AFP / MYCHELE DANIAU )

( AFP / MYCHELE DANIAU )

L’instabilité politique poussant les entreprises à la retenue, ainsi que le ralentissement de l’inflation, les augmentations de salaires devraient être plus modestes en 2025 qu’en 2024. La plupart des cabinets spécialisés tablent sur des progressions inférieures à 3%.

L’inflation, galopante après le Covid (jusqu’à un pic de 6,3% sur un an en février 2023), a commencé à montrer des signes d’apaisement l’an dernier. En novembre, elle a été mesurée à 1,3% sur un an .

Mais sur fond de fortes incertitudes politiques et économiques et de multiplication des plans sociaux, le pouvoir d’achat reste la première préoccupation des Français, comme le confirmait une enquête Ipsos-Sopra Steria publiée début décembre. Interrogés sur les enjeux qui les préoccupent le plus “à titre personnel”, les Français plaçaient ainsi en tête “les difficultés en termes de pouvoir d’achat” (38%), devant “la protection de l’environnement” (23%) et “le niveau de la délinquance” (22%).

Dans ce contexte, alors que les négociations annuelles obligatoires se tiennent dans nombre d’entreprises, une enquête du cabinet LHH publiée fin novembre constate que les budgets d’augmentations salariales sont en recul.

Un “record” en 2023

Après “un record” à 4,7% en 2023, le cabinet indique que le budget NAO médian atteint 3,5% pour 2024. Pour l’an prochain, LHH s’attend à un taux médian d’augmentations salariales de 2,8%, pointant une “prudence visible” .

Une autre enquête du cabinet Alixio, relayée jeudi par Les Échos et consultée par l’ AFP , évalue en moyenne à 2,47% la hausse des budgets d’augmentation salariale en 2025. L’étude indique aussi que 78% des entreprises font preuve d'”attentisme et de prudence” dans leurs NAO, l’essentiel d’entre elles ajustant à la baisse leurs enveloppes.

Mi-novembre, soit avant la censure du gouvernement, le cabinet Mercer avait de son côté annoncé des enveloppes d’augmentation “plus modestes” en 2025 que les deux années précédentes : elles sont attendues “légèrement inférieures à 3%” , une baisse liée à “un niveau d’inflation faible et des incertitudes économiques”.

Chez WTW, Khalil Ait Mouloud, directeur de l’Activité Enquêtes de rémunération, note que les budgets d’augmentations salariales médians en 2025 devraient se situer au-dessus de l’inflation . Un peu plus optimiste que les autres, le cabinet qui note le “contexte économique difficile pour certains secteurs d’activité”, anticipe des prévisions d’augmentations salariales médianes “inférieures à 3,6%”.

“Année de l’humilité”

Pour les cadres, une autre étude publiée jeudi par Robert Walters évoque une possible “année de l’humilité” : ils “prennent conscience de la situation financière des entreprises et se montrent plus prudents quant aux perspectives d’évolutions”. “Ainsi, 45% des cadres interrogés pensent obtenir une augmentation en 2025 (-3 points), allant de 1 à 3% en moyenne selon 68% d’entre eux (vs 61% l’an dernier)”, indique l’étude. “De leur côté, moins d’une entreprise sur deux (49%) pense accorder une augmentation à ses collaborateurs l’an prochain (vs 53% l’an dernier)”.

En terme de répartition, Syndex a analysé 1.159 accords d’entreprise récents sur les rémunérations : 63% d’entre eux prévoient des augmentations générales ou collectives et 36% des augmentations individuelles, des taux en baisse. Les primes de partage de la valeur (PPV), dites “primes Macron”, se retrouvent dans 21% des accords , ajoute le cabinet d’expertise.

“Avec le recul anticipé de l’inflation en 2025, la tendance observée en 2024 de baisse du nombre d’accords prévoyant une augmentation générale et individuelle devrait se confirmer cette année, avec également un risque que les primes soient favorisées, au détriment des augmentations de salaire” , pointe une responsable de Syndex.

Mais selon l’enquête d’Alixio, les entreprises ont largement délaissé la prime Macron, désormais fiscalisée . Elles ne sont plus que 18% à l’avoir versée en 2024 et seulement… 4% envisagent de le faire en 2025.

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