François Bayrou Premier ministre : qui votera la censure, qui ne la votera pas, qui demand…

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François Bayrou Premier ministre

À part LFI, qui a promis de censurer le gouvernement, toutes les autres forces politiques veulent voir quelle politique va mener François Bayrou avant de se prononcer.

François Bayrou à Paris, le 13 décembre 2024. ( AFP / GREGOIRE CAMPIONE )

François Bayrou à Paris, le 13 décembre 2024. ( AFP / GREGOIRE CAMPIONE )

Peu après sa nomination vendredi 13 décembre, François Bayrou a déclaré qu’il souhaitait trouver “le chemin qui réunisse les gens au lieu de les diviser”. Et le chemin s’annonce tortueux : la France insoumise a d’ores-et-déjà annoncé qu’elle votera la censure à l’Assemblée nationale, tandis que les autres formations politiques posent leurs conditions pour ne pas faire tomber le gouvernement ou pour y participer.

“Deux choix s’offriront aux députés: le soutien au sauvetage de Macron ou la censure. Nous avons fait le nôtre”, a écrit la patronne des députés LFI, Mathilde Panot sur X. “Nous déposerons une motion de censure” , a ajouté le coordinateur du mouvement Manuel Bompard, en dénonçant un “bras d’honneur à la démocratie”.

Côté Écologistes, le ton est un peu moins assertif, mais la censure est loin d’être exclue pour autant. “On va regarder la teneur de la politique qui se profile. Si c’est pour garder les mêmes aux postes stratégiques, dont Monsieur Retailleau à l’Intérieur, si c’est pour ne rien faire sur les retraites, l’écologie et la justice fiscale, je ne vois pas quel autre choix nous aurions que de le censurer”, a indiqué la cheffe du parti, Marine Tondelier. Le député Génération.s Benjamin Lucas, porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée, avait indiqué plus tôt dans la journée qu’ il voterait “à ce stade bien volontiers” une motion de censure contre le nouveau Premier ministre issu du MoDem.

Le patron du PCF Fabien Roussel ne s’est pas pour sa part prononcé en faveur d’une censure a priori. “Nous jugerons sur pièces” , a expliqué le dirigeant communiste en demandant au nouveau Premier ministre de s’engager à ne pas utiliser le 49.3 (la possibilité de passer une loi sans vote) pour pouvoir bénéficier de la clémence des élus communistes à l’Assemblée au moment du vote d’une motion de censure.

Le Parti socialiste, pour sa part, a demander à François Bayrou de s’engager à ne pas utiliser l’article 49.3 en échange d’une non-censure des députés socialistes. Les Socialistes exigent également “la garantie que (le) gouvernement ne se placera en aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national , ni ne reprendra à son compte son programme xénophobe”. En outre, les socialistes ne “participeront pas” au nouveau gouvernement, et précisent que leurs “votes” dépendront des engagements que prendra le Premier ministre “pour construire les compromis utiles pour engager la réorientation de la politique gouvernementale”.

Pas de censure RN “a priori”

Quant au Rassemblement national, il a indiqué qu’il ne censurera pas “a priori”.

“Il n’y aura pas de censure a priori . Notre censure a priori aurait été engagée à l’encontre d’une personnalité issue de la gauche et issue de l’extrême gauche. Nous avions indiqué que nous étions prêts à ne pas censurer a priori une personnalité ou un profil qui serait issu de la droite et du centre”, a expliqué Jordan Bardella devant la presse. Le président du RN a reconnu partager un point commun avec le nouveau locataire de Matignon, sur l’instauration de la proportionnelle aux élections législatives, “l’une des clés (…) pour dégager des majorités dans le cadre d’une révision du fonctionnement des élections”.

Mais le président du RN a aussi prévenu : “Emmanuel Macron est un président bunkerisé (…) Ce nouveau Premier ministre doit prendre en considération la nouvelle donne politique (…) Ce qui suppose donc un dialogue nécessaire avec l’ensemble des forces représentées au Parlement.”

La présidente du groupe RN à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen, a pour sa part averti sur X que “toute autre politique qui ne serait que le prolongement du macronisme, rejeté par deux fois dans les urnes, ne pourrait mener qu’à l’impasse et à l’échec”.

Enfin, les députés des Républicains ont conditionné la participation de leur parti au gouvernement au “projet” que leur présentera le nouveau Premier ministre François Bayrou, reconnaissant que leur choix est moins “facile” qu’avec son prédécesseur Michel Barnier, ont indiqué à l’ AFP des participants à une réunion de groupe.

“C’est ensuite que nous pourrons décider d’une éventuelle participation”, a affirmé le patron du groupe Laurent Wauquiez, dont les positions ont fait “consensus parmi les députés qui se sont exprimés” lors d’une réunion en visio. Il a également appelé LR à parler “d’une seule voix”, après s’être entretenu avec le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau et Mathieu Darnaud, le chef des sénateurs LR.

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