instabilité politique
François Bayrou à Paris, le 14 décembre 2024. ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
L’activité du secteur privé a reculé pour le quatrième mois consécutif en décembre, avec un emploi en forte baisse, selon l’indice PMI Flash HCOB, banque dont l’économiste ne croit pas que la nomination de François Bayrou engendre “plus de stabilité”.
L’indice PMI mesurant l’activité du secteur privé s’est établi à 46,7 en décembre contre 45,9 en novembre, une légère progression, mais toujours en zone négative: un indice inférieur à 50 signale une contraction de l’activité.
Cette progression, selon les données recueillies du 5 au 12 décembre, est due à l’activité de services, dont l’indice s’est redressé à 48,2 en décembre contre 46,9 en novembre, un plus haut de 2 mois.
Mais celui de la production manufacturière s’est replié à 39,6 en décembre contre 41,1 en novembre, un plus bas de 55 mois, soit plus de quatre ans et demi.
L’indice de l’industrie manufacturière est également à un plus bas depuis 55 mois, à 41,9 contre 43,1 en novembre.
“La conjoncture économique française ne montre aucun signe d’amélioration”, écrit dans son commentaire le Dr Tariq Kamal Chaudhry, économiste à la Hamburg Commercial Bank, qui juge “particulièrement désastreux” le bilan 2024 de l’activité manufacturière, “talon d’Achille de l’économie française”.
Il ne voit dans l’indice du jour “aucun espoir de reprise prochaine” pour le secteur privé dans son ensemble.
“L’instabilité politique, qui laisse la France sans gouvernement ni budget approuvé pour 2025, devrait persister au cours de l’année à venir. Il est en outre difficile d’imaginer que la nomination hâtive de François Bayrou, politicien certes chevronné, au poste de Premier ministre par le président Emmanuel Macron pourra engendrer plus de stabilité. Bayrou manque en effet de soutiens à gauche comme à droite, et pourrait de ce fait subir le même sort que Michel Barnier”, l’ancien Premier ministre censuré à l’Assemblée nationale le 4 décembre, estime encore l’économiste pour qui “l’instabilité politique semble de toute évidence vouloir perdurer”.
L’enquête montre un nouvel affaiblissement de la demande, “qui a contribué au plus fort recul de l’emploi depuis plus de quatre ans”, selon l’enquête – soit septembre 2020 – à la fois dans les services et dans l’industrie manufacturière.
Le volume global des nouvelles affaires a diminué pour le septième mois consécutif. Selon les répondants, ce recul des nouvelles affaires “reflète le climat de forte incertitude politique en France, la faiblesse de certains secteurs tels que l’industrie automobile et le secteur du bâtiment, ainsi qu’une baisse de la demande sur les marchés européens”, selon l’enquête qui souligne “la forte contraction des ventes à l’export”.
Ces données sont un peu compensées par un léger regain de confiance, les perspectives d’activité redevenant plus favorables en fin d’année, et dépassant cette fois la barre du 50, même si les entreprises redoutent l’influence du climat d’incertitude politique sur les niveaux d’activité future.