CAC 40
La part d’actionnaires américains est en augmentation parmi les grandes sociétés tricolores de l’indice parisien depuis 2020.
( AFP / ERIC PIERMONT )
Quasiment la moitié (49,5%) du capital des entreprises françaises du CAC 40 était détenu par des investisseurs non-résidents en France en 2023, une tendance “stable” sur un an, a présenté vendredi 20 décembre la Banque de France.
Cette part représente 1.093 milliards d’euros d’actions, sur une capitalisation boursière du CAC 40 qui s’élevait au total à 2.207 milliards d’euros fin 2023, une part “proche des trois années précédentes”, relève l’institution monétaire tricolore.
En 2022, 40,3% du capital des entreprises françaises du CAC 40 était détenu par des non-résidents.
En dépit de ces 9,2 points d’écart sur un an, la Banque de France précise que la détention des non-résidents “reste stable” dans les faits, car le taux de détention en 2023 a été calculé après que des “révisions importantes” ont été opérées au cours de l’année 2024 par l’institution monétaire sur la méthodologie du calcul des détentions d’action, ce qui a donc eu un “impact significatif” sur la présentation des données.
Ces détenteurs d’actions venaient à 39,5% de la zone euro, mais également des Etats-Unis (36,6%), une part en augmentation depuis 2020.
Répartition stable
La Banque de France a observé 35 sociétés du CAC 40, en écartant cinq – Airbus, ArcelorMittal, STMicroelectronics, Eurofins Scientific et Stellantis – du périmètre de l’étude car leur siège social était établi à l’étranger fin 2023.
Ainsi, à la fin de l’année 2023, 18 des 35 sociétés françaises du CAC 40 étaient détenues par des non‑résidents à plus de 50%, 11 entre 30% et 50%, et 6 à moins de 30%, une répartition qui n’a “a que très faiblement évolué ces dernières années”, commente l’institution monétaire.
A noter que la composition de l’indice a été modifiée en 2023 avec le remplacement de Worldline par Edenred.
Les entreprises des secteurs de la santé et des services aux collectivités sont les plus majoritairement détenues par des non-résidents. Les secteurs de l’industrie et de l’énergie sont les seuls à avoir vu la participation des investisseurs non-résidents augmenter en 2023, à 58,2%, contre 56,5% l’année d’avant. Dans les autres domaines, celle-ci a stagné (finance et immobilier) ou est en repli (technologies et télécommunications, biens et services de consommation, santé et services aux collectivité).
De plus, en 2023, “les non‑résidents ont vendu marginalement plus d’actions françaises du CAC 40 qu’ils n’en ont acheté”, présente la Banque de France.
Les non-résidents ont surtout vendu dans les sociétés impliquées dans des activités de biens et services de consommation, pour 4,3 milliards d’euros, mais aussi dans la finance et l’immobilier, pour 3,3 milliards d’euros. En revanche, ils ont acheté pour 5,6 milliards d’euros dans le secteur industrie et énergie.
Sur l’ensemble des actions françaises cotées à la Bourse de Paris, les non-résidents en détenaient 45,7% en 2023. Il s’agit du niveau le plus bas parmi les principaux pays européens, ce taux étant de 54% en Allemagne, et même 87% aux Pays-Bas.