Décès
Didier Pineau-Valencienne à Bruxelles, le 31 mars 2006 ( AFP / JOHN THYS )
Didier Pineau-Valencienne, ancien grand patron de l’industrie française, notamment au sein du groupe Schneider et passionné de littérature, est décédé jeudi à l’âge de 93 ans, a annoncé sa famille.
La messe d’enterrement sera célébrée mardi à Boulogne-Billancourt, près de Paris, et il sera inhumé vendredi au cimetière de Saint-Hilaire-du-Bois en Vendée, dont il était originaire, selon un avis publié dans Le Figaro.
“DPV” resta 18 ans à la tête du groupe d’équipements électriques Schneider, avant d’en céder les rênes en 1999, atteint par la limite d’âge.
Né le 21 mars 1931 dans une famille de médecins vendéens, ce père de quatre enfants, catholique pratiquant, choisit pour sa part les affaires. Elève au lycée Janson de Sailly à Paris, il intègre HEC, avant la business school du Dartmouth College aux Etats-Unis.
Sa carrière commence aux éditions Gallimard, où il assouvit sa passion pour la poésie et croise André Malraux et Albert Camus.
Mais le monde de l’édition se révèle trop étroit pour Didier Pineau-Valencienne. Il intègre en 1958 le groupe franco-belge Empain-Schneider. Il y dirige des filiales en difficulté, avant de rejoindre en 1973 Rhône-Poulenc, où il peaufine son image de redresseur d’entreprises sous l’autorité de Jean Gandois, futur patron des patrons.
En 1981, Didier Pineau-Valencienne retourne chez Schneider.
En 18 ans, il transforme ce conglomérat de plus de 150 sociétés et 132.000 salariés, qu’il recentre sur les métiers de l’électricité.
Dès 1981, Schneider se retire de la sidérurgie, en cédant Usinor et Sacilor. Les chantiers navals sont vendus, le ferroviaire, l’emballage, la machine-outil, les activités sports et loisirs, la téléphonie, l’immobilier…
“DPV la casse”, selon un de ses sobriquets, ne peut éviter en 1984 la liquidation retentissante de Creusot-Loire, plus grande faillite de l’industrie française avec près de 30.000 salariés touchés.
A coups d’épiques batailles boursières, il fait tomber dans l’escarcelle de son groupe le grenoblois Télémécanique, puis le mastodonte américain Square D.
En 18 ans, le chiffre d’affaires est multiplié par 17, le groupe désendetté.
Mais en 1994, Didier Pineau-Valencienne est inculpé de faux et escroquerie pour irrégularités présumées dans la gestion de deux filiales belges. Venu à Bruxelles pour un interrogatoire, il est incarcéré pendant douze jours.
Cette affaire le contraint à s’effacer en 1997 derrière Ernest-Antoine Seillière lors de la succession de Jean Gandois à la présidence du Conseil national du patronat français (CNPF, devenu le Medef).
In fine il est en 2006 reconnu coupable, mais n’est pas condamné en raison notamment de l’ancienneté des faits.
Début 2020, on put le voir encore, alerte et souriant, sur les plateaux de télévision, cette fois pour un livre consacré à son amour de la lecture.
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