Venezuela Manifestations
(Actualisé)
Les partis de l’opposition vénézuélienne et leurs partisansont manifesté jeudi à travers le pays, à la veille de laprestation de serment de Nicolas Maduro, dans une ultimetentative de faire pression sur le chef de l’Etat pour qu’ilrenonce à un troisième mandat consécutif, alors que l’oppositionrevendique la victoire lors du scrutin de juillet dernier etdénonce une fraude.
Maria Corina Machado, 57 ans, figure de l’opposition laplus populaire du pays d’Amérique latine, a participé aurassemblement, effectuant sa première sortie publique depuis desmois après avoir préféré rentrer dans la clandestinité en aoûtdernier face au risque d’une arrestation.
Via les réseaux sociaux, l’opposition a annoncé dansl’après-midi que Maria Corina Machado a été “violemmentinterceptée” alors qu’elle quittait un cortège à Chacao, enpériphérie Est de la capitale Caracas, “des agents du régime”ayant tiré contre les véhicules qui l’escortaient.
Par la suite, son parti a déclaré que Maria CorinaMachado a été libérée après avoir été brièvement détenue par lesforces de sécurité et contrainte, durant ce laps de temps, àenregistrer plusieurs vidéos – sans préciser le contenu decelles-ci.
Le pouvoir comme l’opposition ont revendiqué la victoire àl’élection présidentielle du 28 juillet dernier. La commissionélectorale et la Cour suprême ont donné raison au chef de l’Etatsortant, bien que les résultats détaillés du scrutin n’aientjamais été publiés.
L’opposition affirme qu’Edmundo Gonzalez, 75 ans, a remportéune victoire écrasante. Elle a publié les résultats du votecomme preuve de sa bonne foi et a reçu le soutien de nombreuxpays, dont les États-Unis.
Accusant ses adversaires de fomenter des “complotsfascistes”, le gouvernement a promis d’arrêter Edmundo Gonzalezsi ce dernier, qui s’est réfugié en Espagne pour échapper à unmandat d’arrêt, rentre au Venezuela, comme il en a exprimél’intention.
Plusieurs autres opposants en vue, dont un ancien candidat àl’élection présidentielle, ont été interpellés à l’approche del’investiture de Nicolas Maduro.
Maria Corina Machado avait appelé ses compatriotes àmanifester pacifiquement et demandé à la police et l’armée – quisurveillaient les bureaux de vote pendant l’élection – dereconnaître la victoire d’Edmundo Gonzalez.
“Je n’ai pas peur, j’ai perdu ma peur depuis longtemps”, adéclaré Niegalos Payares, 70 ans, retraitée de la banquecentrale venue manifester dans l’ouest de Caracas.
“Nous ne savons pas combien d’entre eux ont le coeuravec nous”, a-t-elle ajouté en faisant un geste en direction desforces de sécurité déployées à proximité des manifestants.
Nicolas Maduro, 62 ans, est au pouvoir depuis qu’il asuccédé à son mentor Hugo Chavez en 2013. Il bénéficie dusoutien sans faille des services de sécurité et de renseignementdirigés par des proches de l’influent ministre de l’Intérieur,Diosdado Cabello.
Un imposant dispositif de sécurité a été déployé à Caracas,notamment près du palais présidentiel de Miraflores.
Le parti au pouvoir a organisé lui aussi des marches, ensoutien à Nicolas Maduro.
“Nous sommes là pour montrer que nous sommes en démocratie”,a déclaré Manual Rincon, 50 ans, chauffeur de moto-taxi, présentdans un cortège à Caracas. “De ce côté, il y a les patriotes quivont prêter serment avec Nicolas (Maduro), de l’autre, il y ales fascistes qui veulent une intervention (étrangère), laguerre, vendre leur pays”, a-t-il ajouté.
(Reportage de Vivian Sequera, Mayela Armas et Deisy Buitrago àCaracas, Mircely Guanipa à Maracay, avec la contribution deMariela Nava à Maracaibo, Tathiana Oriz à San Cristobal, KerneTorres à Barquisimeto, Maria Ramirez à Puerto Ordaz, TibisayRomero à Valencia; version française Tangi Salaün, édité parKate Entringer et Jean Terzian)
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