Le cabinet israélien donne son feu vert à l’accord de trêve à Gaza

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Des proches d'otages réunis pour défendre l'accord de trêve à Gaza, le 16 janvier 2025 devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv  ( AFP / Jack GUEZ )

Des proches d’otages réunis pour défendre l’accord de trêve à Gaza, le 16 janvier 2025 devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv ( AFP / Jack GUEZ )

Le cabinet de sécurité israélien a donné vendredi son feu vert à l’accord de cessez-le-feu avec le Hamas dans la bande de Gaza, ouvrant la voie au début de la trêve dimanche et à la libération le même jour des premiers otages.

Malgré l’annonce d’un accord par le Qatar et les Etats-Unis, l’armée israélienne a poursuivi ses frappes aériennes sur le territoire palestinien, qui ont fait plus de cent morts depuis mercredi, selon les secours.

Après le feu vert du cabinet de sécurité, un conseil des ministres doit se réunir dans la journée pour donner son accord final, qui ne semble pas faire de doute malgré l’opposition de ministres d’extrême droite.

“Après avoir examiné tous les aspects politiques, sécuritaires et humanitaires de l’accord proposé et considérant que celui-ci soutient la réalisation des objectifs de guerre”, le cabinet de sécurité “a recommandé au gouvernement d’approuver ce projet”, a indiqué le bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

L’accord destiné à mettre fin à plus de 15 mois de guerre prévoit dans une première phase de six semaines la libération de 33 otages retenus dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, en échange de centaines de prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Des Palestiniens observent les restes d'un abri détruit après une frappe israélienne, près de l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025  ( AFP / BASHAR TALEB )

Des Palestiniens observent les restes d’un abri détruit après une frappe israélienne, près de l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025 ( AFP / BASHAR TALEB )

La fin définitive de la guerre sera négociée durant cette première phase.

Le cabinet de sécurité s’est réuni vendredi après l’obtention par Israël de garanties sur la libération des otages, selon le bureau de M. Netanyahu.

De premières libérations devraient avoir lieu dimanche, a annoncé le gouvernement, alors que les familles des otages ont été informées et que des préparatifs étaient en cours pour les accueillir.

Des musiciens jouent sur la "Place des otages" à Tel Aviv, le 16 janvier 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Des musiciens jouent sur la “Place des otages” à Tel Aviv, le 16 janvier 2025 ( AFP / Jack GUEZ )

Selon deux sources proches du Hamas, le premier groupe devrait être composé de trois femmes israéliennes.

En échange, Israël a accepté “de libérer un certain nombre de prisonniers d’importance”, a indiqué une de ces sources.

Ces détails doivent encore être confirmés de source israélienne.

Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé que deux Franco-israéliens, Ofer Kalderon, 54 ans, et Ohad Yahalomi, 50 ans, figuraient dans la liste des 33 premiers otages libérables.

Tous deux avaient été enlevés dans le kibboutz Nir Oz de même que plusieurs de leurs enfants, qui ont été libérés lors de la première trêve en novembre 2023.

Une rue de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

Une rue de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 17 janvier 2025 ( AFP / Bashar TALEB )

“Il y a des sentiments mitigés, d’un côté de la joie, mêlée à un stress horrible avant de savoir que ça va vraiment se passer”, confiait mercredi Ifat Kalderon, la cousine d’Ofer Kalderon.

– “Embrasser ma terre” –

Avant même le début de la trêve, des déplacés palestiniens chassés de chez eux par la guerre se préparaient à regagner leur maison.

Des déplacés palestiniens dans leur abri à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 16 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Des déplacés palestiniens dans leur abri à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 16 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

“J’attends dimanche matin, lorsqu’ils annonceront le cessez-le-feu”, a témoigné Nasr al-Gharabli, qui a fui sa maison de Gaza-ville, dans le nord, pour s’abriter dans un camp plus au sud.

“Je vais aller embrasser ma terre, et je regrette déjà de l’avoir quittée. Si j’étais mort sur ma terre, cela aurait été mieux que d’être déplacé ici”, a-t-il ajouté.

La guerre, qui a provoqué à Gaza un niveau de destructions “sans précédent dans l’histoire récente”, selon l’ONU, avait été déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sanglante du Hamas sur le sol israélien.

Carte de la bande de Gaza faisant apparaître les bâtiments détruits ou endommagés au 1er décembre 2024, d'après une analyse d'Unosat ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Carte de la bande de Gaza faisant apparaître les bâtiments détruits ou endommagés au 1er décembre 2024, d’après une analyse d’Unosat ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Cette attaque a entraîné la mort de 1.210 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes. Sur 251 personnes enlevées, 94 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l’armée.

Au moins 46.788 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans la campagne militaire israélienne de représailles dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l’ONU.

– Accord en trois phases –

L’annonce de l’accord a suivi une accélération des négociations, qui piétinaient depuis plus d’un an, à l’approche du retour lundi de Donald Trump à la Maison Blanche. Le président américain élu a assuré jeudi que l’accord n’aurait jamais été conclu sans la pression exercée par lui et sa future administration.

Distribution d'aide humanitaire à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 16 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

Distribution d’aide humanitaire à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 16 janvier 2025 ( AFP / Eyad BABA )

La première phase comprend “un cessez-le-feu total”, selon le président américain, Joe Biden, la libération de 33 otages, un retrait israélien des zones densément peuplées et une augmentation de l’aide humanitaire.

Israël de son côté “libèrera des centaines de prisonniers palestiniens”, a indiqué mercredi M. Biden.

La deuxième phase doit permettre la libération des derniers otages, avant la troisième et dernière étape consacrée à la reconstruction de Gaza et à la restitution des corps des otages morts en captivité.

Pendant la première phase seront négociées les modalités de la deuxième phase, à savoir “une fin définitive de la guerre”, selon le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

Déjà minée par un blocus israélien imposé depuis 2007, la pauvreté et le chômage, la bande de Gaza assiégée a été ravagée par la guerre et la quasi-totalité de ses 2,4 millions d’habitants ont été déplacés.

Le cessez-le-feu laisse en suspens l’avenir politique de Gaza, où le Hamas s’est emparé du pouvoir en 2007.

Pilonné pendant 15 mois par l’armée israélienne, le mouvement islamiste apparaît très diminué mais encore loin d’être anéanti, contrairement à l’objectif qu’avait fixé Benjamin Netanyahu, selon des experts.

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